Je marchais tranquillement en direction d'un arbre gigantesque, le vent ébouriffant mon pelage. Seul le martelement de mes pattes sur le sol troublait les doux bruits de la natures. Au dessus de ma tête, un joli rossignol chantait. J'avançais, l'esprit ailleurs, la langue pendante. Le bruissement des feuilles faisait une très belle mélodie, l'air était assez frais. Ca faisait du bien, car la verdure ne cachait pas forcément le soleil tapant. Quelques rayons s'échappaient par quelques trous où les branches étaient nues. Je voulais rejoindre mon ami et lui parler de milles aventures que je prévoyais avec lui.

- NAWKAW ! criai-je. Où es-tu ?
- Ici ! Chuchip, me répondit-il, je ne faisais que me reposer.

Sur ce, il sortit des fourrés, s'étira et bailla à s'en décrocher les mâchoires.

- Comment vas-tu ? lui dis-je alors.
- Très bien, la brise est douce ce matin.
- Oh oui ! Je trouve aussi. Mais ce n'est pas dérangeant, bien au contraire.
- Tu as raison mon amie, profitons de ce beau temps. Que voulais-tu, dis donc?
- Te passer un petit bonjour ! Hmm. Cet endroit comporte beaucoup de vert, m'exclamai-je, ne crois-tu pas qu'il faudrait rajouter un peu de couleurs ?
- Toi Chuchip, tu ne changeras jamais ! Fais-toi plaisir, répliqua-t-il en riant.
- Tu sais très bien que si je le pouvais, je repeignerais le ciel en mille-et-une couleurs.

J'agitai les oreilles, ma matinée s'anonçait très bien !

- Oh oui. Mais n'exagère pas avec tes pouvoirs, tu sais que ta faiblesse, c'est ton manque d'énergie. Tu uses trop ta puissance à diverses choses inutiles.
- Mais ce n'est pas inutile ! C'est le paysage qui a besoin d'être accueuillant. Regarde, il suffit de rajouter un peu de bleu par ici, du violet là-bas, sans oublier du jaune pour que ce soit chaleureux, un peu de rouge pour l'amûûûr, ...

Et c'est comme ça que je fis pousser des bleuets au nord, des violettes au sud, un peu de boutons d'or à l'ouest ainsi que des jolis coquelicots à l'est. Je m'émerveillais en voyant ce si bel endroit confectionné par mes soins.

- Alors, qu'en penses-tu ? demandai-je à Nawkaw.
- C'est très joli.
- Merci !

J'esquissai un large sourire, c'était vraiment une magnifique journée. J'étais gaie comme un pinson. Je lançai à mon ami :

- Alors Nawkaw, que pensais-tu faire ?
- Il faut que je rende visite à quelques arbres qui sont malades, je crois qu'il y a une petite épidémie.
- Oh, je vois. Veux-tu que je t'aide ?
- J'en serai ravi. Mais Chuchip, je crois qu'il est temps pour toi de te faire des amis !
- Mais pourquoi donc ?
- Car tu sais, j'ai beau être ton compagnon, tu ne cotoies presque qu'aucun loup.
- Ca ne m'intéresse pas. dis-je en mâchant mes mots.
- Mais qu'importe, il faut que tu sois sociable.
- Oh voyons, ne m'ennuie pas avec ces sottises.
- Ce ne sont pas des bêtises, il me fixait avec son regard dur et sérieux. Un jour, je ne serai plus là, et tu te sentiras bien seule.
- Rooh, pourquoi me mets-tu de mauvaise humeur ?
- Je ne te ....

Il s'interrompis, derrière les branchages, j'entendis une branche craquer. Qu'était-ce ? Du gibier ? Un loup ? Je pointai mes oreilles vers la source du bruit, et m'approchai-je à pas lents et prudents. La question allaiit vite être résolue.